Regarder des hommes nus, ça vous choque ?

Depuis The Full Monty, en 1997, le nu masculin est entré dans les mœurs.

À l'heure où les rugbymen du Stade français posent nu pour des buts humanitaires, et où les salariés d'Air Lib se déssapent pour médiatiser une grève, comment sont perçues ces photos ?

Les femmes aiment. Les mâles les acceptent si elles servent à symboliser une idée ou soutenir une cause. La parité avance, lentement. C'est désormais une tradition et une réussite : les calendriers qui montrent des hommes nus font partie du paysage, au même titre que les photos de pin-up dans les garages. Cela étant, voir des hommes nus choque-t-il les hommes (et les femmes) ? Cette question, nous nous la sommes posés, tant certains clichés empruntent à la photo dite de charme, qui montrait jusque-là d'opulentes starlettes seulement vêtues d'un tee-shirt mouillé.

Nous avons donc fait réagir plus de deux cents personnes (43 % d'hommes et 57 % de femmes) à quatre photos tirées des Dieux du stade, le calendrier des rugbymen. Premier constat, une très grande majorité de sondés met en avant la parité : " C'est normal. Les hommes ont les calendriers Aubade ou Pirelli. Les filles ont le droit d'avoir le leur ! " " On trouve bien des calendriers avec des femmes nues. Alors, pourquoi pas des hommes nus ? ", sont des arguments qui reviennent comme un leitmotiv. Ensuite, les réactions varient en fonction des photos présentées. Synthèse. Clément Poitrenaud à nu, dieu du stade... et du panel.

Les hommes mettent en avant le côté sportif et symbolique du cliché : " Cette photo dégage une certaine idée du défi, de l'adversité ", dit un témoin. " Peut-être que l'on ressent une sensation de nudité lorsque l'on rentre sur un stade devant vingt mille personnes. Je trouve que cela reflète assez bien l'image du sportif entrant dans l'arène ", affirme un autre. Quant aux femmes, foin du symbole, elles voient surtout… les fesses de ce joueur : " Ce sont des fesses, très jolies d'ailleurs " ; " Il a de jolies fesses, bien mises en valeur par le jeu du noir et blanc. " Certaines regrettent de ne pas voir son visage : " Nous les femmes, contrairement aux hommes, il nous faut voir un ensemble, un simple corps ne suffit pas à nous émouvoir ! Le visage est essentiel ! " Fabien Galthié et le " radiateur " de Brennus ! Les hommes voient instantanément dans l'image ci-contre une photo de sportif.

Ils reconnaissent le bouclier de Brennus et considèrent le geste de Galthié comme un hymne à l'amour du sport : " On dirait que Galthié s'apprête à faire l'amour avec le bouclier de Brennus " ; " Hormis le fait qu'il soit nu, le bouclier de Brennus est pour lui un symbole : il ne l'avait jamais soulevé avant cette année. "

Différence de perception pour les femmes, qui ne reconnaissent pas le bouclier. L'une voit une coupe, une autre un tableau, une troisième une porte, une autre pense qu'il " embrasse son visage dans le miroir ". Une dernière pense même qu'il étreint un " radiateur " ! Elles mettent toutes en avant la musculature de l'homme, la " sensualité " de la photo. De l'avis général, " les muscles sont bien dessinés " et " c'est la photo la plus sensuelle des quatre présentées. Les détails du corps sont bien visibles et le visage expressif ". Certaines panelistes sont carrément sous le charme : " Pas mal ! Ça donne envie de voir l'autre profil…

Pour deux raisons : ils la trouvent " dérangeante ", et ne voient pas le rapport avec le monde du rugby et du sport, comme dans les deux photos précédentes. " Je trouve que cette photo n'est pas très en rapport avec les trois autres, car ce calendrier est censé parler de sport, de rugby, pas de sortie de douche… " ; " Le joueur est mis en avant, sans référence au sport " ....

Partagées, les femmes le sont également. On distingue trois sortes de réactions. Primo, celles qui aiment : " C'est une photo très sensuelle et sexuelle. Cette position laisse rêveuse… " " Cette image me parle. Elle fait vagabonder l'imaginaire… ". Secundo, celles qui détestent : " Je la trouve vulgaire. La pose est nulle, le visage vide d'expression et l'image du sexe est mauvaise " ; " Cette photo est carrément porno. Je n'arrive pas à comprendre où se situe l'art " et même " Quitte à tout montrer, autant choisir un homme mieux équipé ! " Tertio, celles qui pensent que la photo s'adresse à un public homosexuel : " Un peu trop gay à mon goût. En plus, on ne peut pas rêver car son regard est beaucoup trop direct. "

48 sportifs différents sont présents dans l'édition 2004, sur 30 photos en noir et blanc. (24 quinzaines + photo couverture recto + photo couverture verso + 4 photos bonus). Les photos sont individuelles ou collectives (à 2, à 3, 4 et 5) et prises en lieu réel et non en studio : vestiaires, douches, etc.

Il y a certes les rugbymen parisiens dont Fabien GALTHIE capitaine de l'Equipe de France, mais aussi les footballeurs parisiens Gabriel HEINZE et Fabrice FIORESE, les rugbymen Vincent CLERC, Frédéric MICHALAK et Clément POITRENAUD (Toulouse), Daniel BROWNE (Grenoble), Romain FROMENT (Castres), Frédéric CERMENO (Perpignan), Pierre-Alain NEGRE-GAUTHIER (Pau), les athlètes Willy MONFRET (110m haie),Gildas VERBIST(perche), Jérémie BAZZAIS (lutte gréco-romaine) et aussi le judoka Frédéric DELTOUR plus connu sous le nom de Mister France 2003.

ScreenSaver Dieux du Stade 2004

Dieux du Stade 2005

ScreenSaver Dieux du Stade 2005

Dieux du Stade 2006

ScreenSaver Dieux du Stade 2006